Paris,
11
Octobre
2018
|
16:31
Europe/Amsterdam

Les femmes dans la tech : une étude Booking.com dévoile des perspectives encourageantes

Alors qu’une majorité des femmes ne pensent pas de prime abord que leur genre est un frein pour se lancer dans le secteur des technologies, 77 % d’entre elles reconnaissent qu’elles rencontrent plus de difficultés que les hommes pour s’épanouir et faire carrière dans ce domaine.

La nouvelle génération se tourne toutefois de plus en plus vers la tech, ce qui pourrait annoncer un changement de cap positif pour les femmes dans ce secteur.

Cette année encore, Booking.com, l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’e-commerce et des technologies numériques, révèle les premiers résultats d’une étude internationale visant à mieux comprendre les disparités liées au genre qui persistent dans le secteur des technologies. Elle révèle également les perceptions, les expériences et les ambitions des femmes du monde entier quant aux opportunités de carrières dans la tech. Menée auprès de participantes travaillant dans le secteur technologique et d’étudiantes intéressées par ce type de carrière, cette étude démontre que les femmes du monde entier trouvent cet univers attractif et qu'elles ont une vision positive de son potentiel. Toutefois, les obstacles y restent présents, notamment les préjugés au cours du processus de recrutement, la composition actuelle des membres de l’industrie ou encore le manque de modèles féminins visibles et de femmes aux postes à responsabilité.

Plus de 64 % des femmes travaillant dans la tech à l’international et des étudiantes intéressées par ce domaine déclarent que leur genre favorise leurs chances de se lancer dans une carrière dans le secteur. Cette impression provient notamment de la reconnaissance du manque de femmes dans l’industrie (34 %), particulièrement mise en avant par les étudiantes (43 %) et les lycéennes (37 %).

Les femmes du monde entier ressentent une attirance particulière pour le secteur des technologies, et ce pour de nombreuses raisons. Elles trouvent qu’il s’agit d’un domaine innovant (50 %) et créatif (44 %), qui les inspire (26 %) tout en leur offrant des possibilités de carrières stimulantes (34 %). Pour beaucoup d’entre elles, trouver un poste dans la tech équivaut à décrocher le « travail de leurs rêves ». Pour définir leur emploi idéal, plus de 4 sondées sur 5 ont évoqué en premier lieu un travail inspirant (84 %) puis un poste qui correspond à leurs compétences naturelles (83 %) et un emploi qui leur permet de définir leur propre voie professionnelle (81 %).

Les préjugés au stade du recrutement et le manque de leaders féminines visibles continuent à venir entraver les opportunités des femmes dans la tech

Malgré l’attractivité de la tech et les opportunités perçues, l’enquête de Booking.com indique que des réserves persistent. De nombreuses femmes considèrent que leur genre les pénalise à certaines étapes clés de leur carrière, 32 % d’entre elles évoquant le processus de recrutement comme exemple, et 52 % l'expliquent par la large domination des hommes dans le secteur.

Il est toutefois intéressant de noter que cette perception relative aux préjugés lors du recrutement diffère grandement selon les marchés. Au Brésil, le pays au pourcentage le plus élevé, 50 % des sondées considèrent que leur genre a un impact négatif pendant la phase de recrutement et donc sur leurs possibilités d’occuper un poste dans le secteur des technologies. En Europe, cette perception est moins partagée, avec 18 % de femmes l’ayant indiqué aux Pays-Bas et 22 % au Royaume-Uni et en Allemagne.

De plus, près de 32 % des sondées et jusqu’à 40 % des lycéennes considèrent que le manque de femmes à des postes à responsabilité affecte leurs possibilités de carrière dans l’univers technologique. Tous ces facteurs contribuent au fait que plus de 3 femmes sur 4 dans le monde ressentent qu’elles ont davantage de difficultés que les hommes à entreprendre certaines carrières (78 %) ainsi qu'à y évoluer et y réussir (77 %).

« Les femmes restent largement sous-représentées dans le secteur des technologies. Les résultats de notre recherche nous indiquent à présent quelles sont les barrières principales et où se trouvent les opportunités de changements », explique Gillian Tans, PDG de Booking.com. « L’optimisme et l’ambition que montrent les femmes dans le monde entier pour réussir dans le domaine de l’information et des technologies est une véritable source d’inspiration, surtout lorsqu’elle provient des plus jeunes générations qui considèrent qu’une carrière dans la tech peut répondre à leurs aspirations, qui sont particulièrement élevées. »

« Mais pour permettre aux femmes de réussir dans notre secteur, nous avons tous un rôle à jouer. Cela passe notamment par la mise en avant de plus de modèles féminins, l’effacement de tous les préjugés qui peuvent intervenir dès le processus de recrutement et l’investissement dans des initiatives pour que le secteur soit perçu comme attractif et accueillant à tous les stades et à tous les postes, des nouvelles arrivées aux plus hauts échelons de l’organisation », poursuit Gillian Tans.

L’attractivité du secteur de la tech auprès des jeunes générations de femmes offre une opportunité de changement majeur

Cette étude de Booking.com réaffirme l’attractivité du secteur des technologies pour la nouvelle génération et met en avant, par la même occasion, les points où peut s’initier la fin des disparités hommes/femmes. Les lycéennes (43 %) et les étudiantes (40 %) du monde entier sont celles qui considèrent le plus qu’une carrière dans la tech peut leur offrir l’opportunité de laisser libre court à leur créativité (contre 33 % des autres sondées). Les lycéennes se sentent particulièrement attirées par ce domaine car il offre des opportunités de réussite dès le début de carrière (29 % d’entre elles contre 20 % pour les professionnelles expérimentées dans la tech) et leur permettrait de créer leur propre évolution de carrière (30 % contre 22 % des professionnelles expérimentées). La priorité de cette nouvelle génération est de trouver leur emploi « inspirant », d’après 88 % des lycéennes et 85 % des étudiantes.

Il est vrai que le secteur des technologies répond à plusieurs de ces critères, mais il y a aujourd'hui de grandes opportunités pour les entreprises tech et pour le secteur dans son ensemble de permettre à ces femmes de non seulement nourrir leurs ambitions, mais aussi de jouer un rôle actif dans l’élimination des obstacles qui les découragent.

« L’industrie technologique possède un potentiel incroyable pour répondre aux critères énoncés par les femmes à travers le monde lorsqu’elles définissent le « travail de leur rêve » et leurs ambitions professionnelles », déclare Gillian Tans. « L’objectif de développer ce potentiel et de diriger plus de femmes vers la tech relève aussi bien de l’éducation, du développement de la société, de la responsabilité des entreprises que des initiatives gouvernementales. Si le secteur technologique veut accueillir un panel diversifié de membres dans le futur, nous devons travailler d’arrache-pied pour attirer les femmes au cours de leur éducation et jouer un rôle positif dans la façon dont les jeunes filles perçoivent les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques. »

La fin de la disparité hommes/femmes commence par l’éducation et l’encouragement des parents

D'après cette étude, l’éducation et l’apprentissage ont une influence considérable sur les choix de carrières des femmes dès le plus jeune âge. Près de 4 sondées sur 5 dans le monde déclarent que leurs choix de carrières sont influencés par les compétences acquises à l’école et pendant les études supérieures (79 %) ainsi que par les matières étudiées (77 %). En Inde et en Chine notamment, les femmes ont plus tendance à suivre les traces de leurs parents (respectivement 64 % et 52 % contre 40 % en moyenne). De plus, lorsqu’il s’agit de trouver des informations sur les choix de carrières potentiels, les femmes en Chine et en Inde se tournent plus souvent vers des organismes liés au secteur des technologies dont elles font partie, comme par exemple l’organisation Girls Who Code (respectivement 36 % et 27 % contre 20 % en moyenne). Ces éléments pourraient expliquer pourquoi la présence de filles et leur taux de réussite dans les filières liées aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie et aux mathématiques sont généralement plus élevés dans les pays asiatiques que dans les pays de l’Occident[1] et comment une action précoce peut avoir une influence positive sur la diversité des membres du secteur des technologies.

[1] - Forum économique mondial, Rapport 2016 « Human Capital Report » : http://reports.weforum.org/human-capital-report-2016/