Paris,
15
Mai
2019
|
09:51
Europe/Amsterdam

Les femmes travaillant dans le secteur des technologies considèrent que les portes se ferment à elles dès le stade du recrutement, selon une étude menée par Booking.com

Booking.com révèle que les obstacles liés à la diversité dans le domaine technologique apparaissent dès la phase de recrutement via des préjugés sexistes qui dissuadent les femmes de postuler

 

D’après une nouvelle étude internationale menée par Booking.com, l’un des leaders mondiaux dans le domaine des voyages, de l’e-commerce et des technologies numériques, 47 % des employées travaillant actuellement dans le secteur des nouvelles technologies estiment que les préjugés sexistes au stade du recrutement représentent un obstacle pour les femmes qui envisagent ce type de carrière.

Malgré les efforts déployés par de nombreuses entreprises pour accroître la représentation des femmes et des minorités dans le secteur des nouvelles technologies, cette étude révèle que, dès la phase de recrutement, certains obstacles pourraient dissuader les femmes qualifiées de postuler dans le domaine.

Parmi les sondées, ce sont avant tout les étudiantes universitaires intéressées par des métiers technologiques qui ressentent le poids des préjugés sexistes lors du recrutement. En effet, 62 % d’entre elles les considèrent comme un obstacle pour les femmes souhaitant travailler dans ce domaine.

« Jusqu’à présent, l’essentiel du travail visant à améliorer l’égalité des genres dans le secteur des technologies portait sur ce que l’industrie, les systèmes éducatifs et les gouvernements pouvaient entreprendre afin que davantage de jeunes filles et femmes s’intéressent aux disciplines STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) et envisagent une carrière future dans ce domaine », a déclaré Gillian Tans, PDG de Booking.com. « Nos recherches révèlent que les pratiques de recrutement des entreprises technologiques jouent un rôle fondamental dans le processus de candidature des femmes pour ce type de poste, qu’il s’agisse de la manière dont les sociétés parlent de l’industrie, des fiches de poste qu’elles publient ou des opportunités qu’elles mettent en avant. Si l’on considère que 51 % des femmes dans le monde estiment que les techniques de recrutement favorisant un environnement de travail diversifié constituent le facteur essentiel à leur réussite dans le secteur des technologies, ces résultats sont particulièrement pertinents. »

 

Le processus de recrutement des entreprises technologiques dissuade les femmes de postuler au lieu de les y inciter

Lorsqu’elles ont été interrogées sur le processus de recrutement et d’identification des talents mis en place par les entreprises technologiques, les femmes travaillant actuellement dans le secteur ont répondu qu’il manquait souvent une description précise et complète des postes et des opportunités proposés dans le domaine. L’une des causes de ce problème pourrait être attribuée à la langue utilisée par les sociétés pour mettre en avant ces nouveaux emplois. De nombreuses sondées pensent en effet que l’utilisation de noms à connotation masculine (par ex. « leader ») est susceptible d’exclure ou de tenir à l’écart les femmes, réduisant ainsi les chances qu’elles postulent.

Les descriptions de poste viennent s’ajouter aux obstacles qui dissuadent les femmes de postuler à des emplois non techniques dans le secteur des technologies. En effet, 51 % d’entre elles affirment que les fiches de poste ne sont pas rédigées en pensant aux femmes. Notre étude dévoile également que 54 % des professionnelles et des étudiantes estiment que les entreprises technologiques mettent plus en avant les postes techniques ayant attrait au codage, à la conception de produits, à l’analyse des données et à l’ingénierie, que des postes non techniques qui sont tout aussi intéressants.

Pour confirmer cette conclusion, 72 % des professionnelles et des étudiantes intéressées par une carrière dans le secteur pensent toujours que des compétences techniques ou un diplôme en technologie ou en science de l’informatique sont nécessaires pour décrocher un emploi dans le domaine, que ce soit pour un poste technique ou un poste non technique dans des services tels que les ressources humaines, la comptabilité, la finance, le droit ou le marketing. Cette perception se fait particulièrement ressentir dans des pays comme l’Inde (83 %), la Chine (79 %) et le Brésil (74 %).

Concernant l’évolution professionnelle, 50 % des femmes interrogées à travers le monde estiment que les perspectives de carrière ne sont pas énoncées clairement dès le début, ce qui les dissuade de postuler. Cette impression se fait particulièrement ressentir chez les étudiantes universitaires (59 %), pour qui le secteur devrait mieux mettre en valeur les opportunités d’évolution avant même qu’elles ne décident de rejoindre une entreprise.

« Les résultats de notre étude confirment que, depuis des années, les sociétés technologiques présentent l’industrie et les emplois qu’elle offre d’une manière qui a particulièrement intéressé les hommes mais qui a exclu et dissuadé de nombreuses femmes, soit par la langue utilisée dans les descriptions de poste, soit lors du processus de recrutement. Nous devons nous assurer que le processus de candidature est inclusif et respecte l’égalité hommes-femmes afin que les candidates ne soient pas tenues à l’écart de cette étape initiale », a déclaré Gillian Tans. « De la même manière, nous devons faire en sorte que les femmes connaissent au mieux les possibilités d’évolution professionnelle qui s’offrent à elles pour une carrière dans le domaine des technologies. »

Une fois embauchés, hommes et femmes vivent des expériences différentes en termes d’évolution professionnelle et de leadership

Lorsqu’on leur a demandé quelles étaient les possibilités d’évolution professionnelle une fois qu’une carrière dans le secteur avait été entreprise, 62 % des sondées ont révélé qu’elles pensaient devoir remplir toutes les conditions mentionnées dans leur fiche de poste pour obtenir une promotion, tandis que les hommes seraient, selon elles, promus en fonction de leur futur potentiel. Cette perception se fait particulièrement ressentir dans des pays comme l’Inde (75 %) et la Chine (74 %), et confirme la perception des préjugés en faveur des hommes en termes de recrutement et d’évolution professionnelle.

Un pourcentage similaire de sondées (61 %) pense que certaines attitudes et certains comportements appréciés chez les hommes sont considérés négativement s’ils sont adoptés par les femmes. De plus, 55 % des femmes interrogées estiment qu’elles ne bénéficient pas d’assez de possibilités d’évolution ou de leadership.